l’Imam El Boukhary
Son nom est Abou ‘Abdillah Mohammad ibn Ismâ’îl ibn Ibrahim ibn El Moughira ibn Bardizbah al Ja’fi El Boukhary. Bardizbah signifie en persan : le cultivateur, il était d’origine persane et suivait la religion de son peuple ; quant au nom al Ja’fi il provient d’un clan arabe. Al Moughira, deuxième grand père d’El Boukhary, s’est donné ce nom à titre de loyauté envers al Yamane al Ja’fi par la cause de qui il embrassa l’Islam, par la volonté de Dieu. Il est né le vendredi 13 du mois de Chawwal en l’an 194 de l’hégire dans la ville de Boukhara en Asie centrale.
Son enfance…
Ismâ’îl le père d’El Boukhary était aussi un connaisseur du Hadith, il a lui même rencontré Hammâd ibn Zayd, ‘Abdoullah ibn al Moubarak et Malik ibn Anas dont il transmettait des Hadiths. El Boukhary a été élevé par sa mère, dès son enfance il a été orphelin de père et il perdit sa vue puis la retrouva. Son père, quittant la vie, lui laissa une fortune considérable dont il se servit pour se donner entièrement à la science.
A seize ans, il accomplit le pèlerinage avec sa mère et son frère mais ensuite il ne regagna pas sa patrie, il séjourna à la Mecque pour acquérir de la science. A cette époque, il connaissait déjà les ouvrages d’ibn al Moubarak et de Waki’ par cœur. Dès son enfance, avant même d’atteindre l’âge de la puberté, il témoigna d’une capacité remarquable à apprendre par cœur. A 11 ans il corrigeait son professeur.
…Ses Qualités…
Il jouissait d’une mémoire remarquable de telle sorte qu’il pouvait se rappeler de ce qu’il voulait à tout moment. Hachid ibn Ismâ’îl raconte : « El Boukhary fréquentait avec nous les savants de Bassora alors qu’il était encore impubère. Il n’avait pas l’habitude de noter ce qu’il écoutait et quand 16 jours ont passés sans qu’il ne change d’habitude, on lui fit des reproches à cet égard. Mais sa réponse fut : « Vous m’avez trop blâmé, montrez moi ce que vous avez écrit ! Nous avons montré à El Boukhary nos notes qui ont dépassé 15000 Hadiths, puis il les a tous récités par cœur, de sorte que nous avons corrigé nos notes d’après sa récitation ».
…Quelques récits au cours de sa vie…
– Un grand savant (dont nous avons oublié son nom) avait mis ses efforts dans l’apprentissage du livre d’Oussoul Fiqh (les bases de la jurisprudence) de l’Imam Ach Chafi’i. Quand il l’avait appris, il fut très content, et il ne lâchait pas ce livre.
Il vit une nuit le Messager d’Allah, prière et salut sur lui, en rêve. Ce savant était très content, mais le Prophète, prière et salut sur lui, le blâma et lui dit : pourquoi est-ce que tu t’acharnes sur le livre d’Ach Chafi’i et tu délaisses mon livre ? Le savant lui dit alors : ô Messager d’Allah, tu n’as pas de livre ! Le Prophète, prière et salut sur lui, lui répondit : si, l’authentique d’El Boukhary.
Remarquez le mérite d’El Boukhary, le Prophète, prière et salut sur lui, a énoncé à ce savant que Le livre de référence du Prophète était l’authentique d’El Boukhary. Cela suffit comme meilleur mérite.
– Un autre savant vit dans son rêve le Messager d’Allah, prière et salut sur lui, et avec lui, Abou Bakr, ‘Omar, ‘Othman et ‘Ali. Et l’Imam El Boukhary était encore vivant à cette époque. Le savant, très content de les voir, leur demanda : que faîtes-vous ici ? Ils lui répondirent : nous attendons El Boukhary.
– Un jour, El Boukhary n’avait plus de quoi se nourrir, il resta durant trois jours sans nourriture, avec pour seule subsistance des feuilles d’arbre. Jusqu’à ce qu’un homme qu’il ne connaissait pas vint et lui donna un sac de pièces.
– Au cours de son voyage dans sa quête de hadiths, l’Imam El Boukhary monta un jour dans une embarcation. Il confia à un homme qu’il possédait sur lui un sac de pièces d’or. Un peu plus tard, l’homme déchira les habits qu’il portait puis commença à crier : au voleur ! Au voleur ! Les gens lui vinrent et lui dire : qu’as-tu ? Qu’est-ce qu’on t’a volé ? L’homme dit : on m’a volé un sac de pièces d’or. El Boukhary comprit que l’homme mentait et qu’il désirait son sac de pièces d’or.
Si les gens attrapaient El Boukhary avec ces pièces, ils ne le croiraient pas, mais le plus gros problème est que l’on remettra en cause l’authenticité de ses hadiths, puisqu’il aura été accusé de vol. El Boukhary n’eut alors d’autre choix que de jeter son sac de pièces d’or en pleine mer.
Lorsqu’on vint le fouiller, on ne trouva rien. Puis, quelques temps après, l’homme retourna le voir et lui dit : mais où as-tu mis tes pièces d’or ? El Boukhary lui dit : je les ai jetés en mer.
Si les gens attrapaient El Boukhary avec ces pièces, ils ne le croiraient pas, mais le plus gros problème est que l’on remettra en cause l’authenticité de ses hadiths, puisqu’il aura été accusé de vol. El Boukhary n’eut alors d’autre choix que de jeter son sac de pièces d’or en pleine mer.
Lorsqu’on vint le fouiller, on ne trouva rien. Puis, quelques temps après, l’homme retourna le voir et lui dit : mais où as-tu mis tes pièces d’or ? El Boukhary lui dit : je les ai jetés en mer.
– A Bagdad. Récit rapporté par Ibn ‘Ady dans son livre :
Les gens de Bagdad n’acceptaient auparavant que les meilleurs professeurs. Et toute la ville avait entendu l’arrivée d’El Boukhary, tout le monde attendait alors impatiemment cet illustre savant. Les savants de Bagdad ont alors voulu le tester, pour savoir si véritablement il était un connaisseur dans la science du hadith.
Dix personnes se tenaient alors devant El Boukhary, devant toute la population, et chacune de ces personnes devaient lui énoncer dix hadiths avec leur chaîne de transmission erronée. Ces dix personnes ont alors récité les cent hadiths avec leur chaîne de transmission. Et à chaque hadith, El Boukhary disait qu’il ne le connaissait pas. Ceux qui l’ont testé ont compris qu’il avait remarqué le piège, mais les habitants de Bagdad commençaient à douter de cet homme et à se dire qu’il n’était pas aussi bon qu’on le prétendait.
Lorsque les cent hadiths erronés ont été récités, El Boukhary reprit le dernier et cita chaque hadith erroné avec sa chaîne de transmission erronée, puis sa correction, jusqu’à réciter les cent hadiths avec leur bonne chaîne de transmission.
Le plus étonnant dans ce récit est qu’El Boukhary avait mémorisé à l’instant les hadiths erronés avec leur chaîne de transmission, puis les a récités et les a corrigés.
Les gens, abasourdis, reconnurent l’exception qu’était cet homme, ainsi que son mérite.
Les gens de Bagdad n’acceptaient auparavant que les meilleurs professeurs. Et toute la ville avait entendu l’arrivée d’El Boukhary, tout le monde attendait alors impatiemment cet illustre savant. Les savants de Bagdad ont alors voulu le tester, pour savoir si véritablement il était un connaisseur dans la science du hadith.
Dix personnes se tenaient alors devant El Boukhary, devant toute la population, et chacune de ces personnes devaient lui énoncer dix hadiths avec leur chaîne de transmission erronée. Ces dix personnes ont alors récité les cent hadiths avec leur chaîne de transmission. Et à chaque hadith, El Boukhary disait qu’il ne le connaissait pas. Ceux qui l’ont testé ont compris qu’il avait remarqué le piège, mais les habitants de Bagdad commençaient à douter de cet homme et à se dire qu’il n’était pas aussi bon qu’on le prétendait.
Lorsque les cent hadiths erronés ont été récités, El Boukhary reprit le dernier et cita chaque hadith erroné avec sa chaîne de transmission erronée, puis sa correction, jusqu’à réciter les cent hadiths avec leur bonne chaîne de transmission.
Le plus étonnant dans ce récit est qu’El Boukhary avait mémorisé à l’instant les hadiths erronés avec leur chaîne de transmission, puis les a récités et les a corrigés.
Les gens, abasourdis, reconnurent l’exception qu’était cet homme, ainsi que son mérite.
…Ses voyages…
Il entreprit de nombreux voyages afin de répertorier les Hadiths. Avant lui, les savants se contentaient des Hadiths qu’il y avait dans leurs villes et régions mais lui fut l’un des premiers à rechercher la science dans toutes les contrées. Il raconte : « Je me suis rendu deux fois en Syrie, en Egypte, en Arabie et quatre fois à Bassora. J’ai vécu six ans au Hidjaz, quant aux villes de Kouffa et Bagdad, je les ai visitées à maintes reprises en compagnie des connaisseurs de Hadiths ».
…Sa quête dans la science du Hadith…
Concernant la science du Hadith, il était le mieux renseigné sur les chaînes de transmission d’un même Hadith et les nuances possibles entre elles. Il a dit : « Je ne note aucun Hadith rapporté par un compagnon, ni l’un de leur suivant, à moins que je n’ai une connaissance précise de leur date de naissance et de mort, ainsi que les lieux où ils ont vécus ».Et il dit : « Je n’ai écrit que d’après celui qui dit que la foi comprend les paroles et les actes ». Il dit aussi : « J’ai appris plus de 100 000 Hadiths valides et 200 000 non valides ». Il critiquait les transmetteurs avec beaucoup de précautions craignant de tomber dans la médisance, ce qui met en relief sa prudence et sa piété.
…Son œuvre : Sahih El Boukhary…
Il a grandement marqué la science du Hadith défectueux, et sa connaissance approfondie a eu pour manifestation le Sahih d’El Boukhary. Il a mit 16 ans pour l’assembler et c’est le plus grand et authentique livre rassemblé. Il n’y mettait pas un Hadith avant d’avoir ses grandes ablutions et de faire la prière de consultation. Il dit : « j’ai sorti ce livre de près de 600 000 Hadiths ». Son livre contient plus de 7 000 Hadiths avec les répétitions. Il est le premier à avoir compilé un livre avec des Hadiths authentiques exclusivement. Nombreux sont ceux qui ont commenté ce livre (plus de 80 savants) mais le meilleur commentaire reste celui de al Hafid Ahmad ibn ‘Ali ibn Hajar al ‘Asqalani abou al Fadhl (mort en 852 de l’hégire) qui mit 25 ans pour terminer son œuvre (de 817 à 842).
Le livre d’El Boukhary est le livre le plus authentique sur Terre, après le Coran, et devant la Thora et l’Évangile.
…Ses autres ouvrages…
Il était aussi un grand exégète, un linguiste, un juriste, etc. Cet intérêt se manifeste dans un de ses ouvrages : La Grande Exégèse. C’était un pionnier dans le domaine de l’histoire et des biographies. A 18 ans il a rédigé : Questions des Compagnons et des Successeurs et leur histoire. La grande Histoire mentionne toutes les personnes passées pour maîtres de la science. Quant à l’Histoire Médiane et la Petite Histoire, Ils révèlent la connaissance des biographies et des événements célèbres.
…Ses Professeurs…
El Boukhary a été contemporain de nombreux « Tabi’ Tabi’in » (les successeurs des successeurs). Il a rapporté des Hadiths selon eux et il eut plus de 1 000 professeurs. Parmi eux, on compte : Ahmad ibn Hanbal et beaucoup d’autres. Ibn Hajar précise qu’El Boukhary eut cinq sortes de professeurs :
– Ceux qui rapportent d’après les Tabi’in (comme Mohammad ‘Abdallah al Ansari),
– Ceux qui vécurent à l’époque des Tabi’ines mais qui n’ont pas rapporté d’eux,
– Ceux qui ont appris chez les grands élèves des Tabi’ines (comme Ahmad ibn Hanbal),
– Ceux de sa génération,
– Ceux qui font partie de ses élèves.
…Ses élèves…
Il a tenu dans la plupart des pays qu’il a visité, des assemblées d’enseignement au cours desquelles il dictait des Hadiths et auxquelles participaient les érudits, les juristes, et beaucoup d’autres. Parmi ses disciples, on peut citer : l’Imam ibn ‘Issa at Tirmidhi (210 – 279), Abou Daoud (230 – 316), l’Imam Mouslim (204 – 261).
Enfin, l’Imam El Boukhary n’était pas à l’abri des épreuves auxquelles sont toujours exposés les pieux et véridiques : il a été calomnié, persécuté, expulsé, etc.
Quelqu’un vint un jour et lui dit : ô Imam, les gens disent sur toi telles et telles choses, pourquoi est-ce que tu ne leur réponds pas ? Il dit alors : le Messager d’Allah, prière et salut sur lui, dit : patientez jusqu’à ce que vous me rencontriez au Bassin (au Jour du Jugement), et n’ajouta rien d’autre.
Quelqu’un vint un jour et lui dit : ô Imam, les gens disent sur toi telles et telles choses, pourquoi est-ce que tu ne leur réponds pas ? Il dit alors : le Messager d’Allah, prière et salut sur lui, dit : patientez jusqu’à ce que vous me rencontriez au Bassin (au Jour du Jugement), et n’ajouta rien d’autre.
…Sa fin
Il est mort la veille de ‘aïd el fitr, durant la dernière nuit de Ramadan, en l’an 256 de l’hégire à 13 jours de ses 63 ans.
Qu’Allah fasse de ce héros qui illumina ce monde par sa science, un des habitants du Firdaws. Amine.
source http://muzulmans.fr/
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire